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Voyage(s)

 

 

 

 

 

 

 

Je fais mon cinéma

De Sandrine Ballade et Joël Cubas

Du 7 Janvier au 31 Mars 2012

Le projet

Nous nous sommes installés au Burkina Faso dans le quartier populaire de Ouidi afin de mener un projet de formation photo pour des élèves en art plastiques avec une association de quartier.

En parallèle, nous travaillions sur des projets personnels, dont celui de cette série sur les métiers du cinéma.
Nous avions envisagé un temps d'illustrer des contes pour enfants, mais notre imagination semblait préférer le monde du cinéma, encouragés en cela par la tenue du Fespaco, Biennale du cinéma africain de Ouagadougou.

Pour réaliser nos images nous sommes partis d'idées que nous avons ensuite traduites en croquis.
Cette première étape franchie, nous avons réalisé les éléments du décor, ustensiles ou costumes nécessaires à l'image. Certains décors nécessitaient de longues préparations. Nous fabriquions chaque objet avec des matériaux de fortune (cartons, ferraille, peinture, colle papier, etc).

Travailler avec des enfants était pour nous une évidence compte-tenu de notre parti pris : une série s'attachant à l'imaginaire et à la poésie véhiculés par le cinéma, agrémentée de quelques notes d'humour.
Nous avons donc choisi de faire poser ces enfants à l'imagination débordante : nos petits voisins de Ouidi qui furent nos comédiens immobiles, avec beaucoup d'assiduité et de professionnalisme.

Un temps nous avons envisagé de les faire participer à la fabrication des décors, mais nous avons dû renoncer : rapidement, ils préféraient mettre toute leur ingéniosité à fabriquer des téléphones cellulaires en carton !

L'ambiance de travail était plutôt joyeuse, et chaque séance voyait notre cour se remplir d'une foule d'enfants espiègles et attentifs, qui réclamaient "Y a théâtre aujourd'hui ?".
Et David l'épicier soutenait à coups de grenadine et de biscuits notre petite armée.

Pour en revenir à notre projet, les enfants y ont pris très rapidement goût. Ils assimilaient ça à du théâtre, ils sont sans doute les seules personnes qui furent ponctuelles (un mot très élastique au Burkina) à nos rendez vous.
Parmi eux il y avait même Amédée qui, du haut de ses quatre ans, faisait le pied de grue devant notre maison dès sept heure du matin.
Il y avait aussi les sérieux qui nous aidaient à remballer le matériel, et les starlettes qui voulaient être sur toutes les photos.
Malgré l'enthousiasme général et l'agitation qui gagnait parfois, il suffisait de dire à la fin d'une longue journée « On se revoit bientôt » pour que chacun regagne sagement son foyer sans rechigner.

Techniques

Nous avons travaillé en argentique format 6x6 noir et blanc, puis nous avons colorisé chaque photo.
La préparation des photos était plus ou moins longue.
Certaines photos ont nécessité un après-midi, d'autres plusieurs jours.
La prise de vue en moyenne durait quatre ou cinq heures (installation et pose).
Pour les costumes et les coiffures, chacun venait comme il était et nous arrangions les choses nous-même si nécessaire.

Ouagadougou – Burkina-Faso

Nous disposions à Ouaga d'une maison à grande cour plantée d'un immense arbre qui dominait tout le quartier et de quelques manguiers.
La coutume veut que les enfants rendent visite aux voisins, surtout s'ils viennent de loin.
"C'est juste pour un bonjour" et ce bonjour peut durer des heures.

Nous étions enchantés de leurs petites incursions, notre porte était toujours grande ouverte.
A la sortie de l'école, ils venaient par petits groupes boire le thé, manger des biscuits ou tout simplement jouer et faire les pitres.

Nous apprenions beaucoup d'eux sur ce pays où nous avions décidé un temps d'habiter.

Ouaga est une ville qui a grandi trop vite, elle a accueilli les exodes de la campagne. Chaque gamin s'en retourne au village pour les vacances, ils sont à la fois urbains et villageois.
Les parents sont souvent d'origine très modeste, la mère améliore le quotidien en cuisinant des plats qu'elle vend sur le bord du "goudron", le père bricole et occupe chaque jour par mille métiers improvisés. Avec patience et abnégation, chacun cherche à maintenir sa grande famille dans un pays où la plus grande partie de la population est laissée à l'abandon par les autorités publiques.

A propos

De Joël Cubas :

http://joel.cubas.free.fr/pages/joel_presta.htm

http://cubasjoel.blogspot.com/

 

 

 

 

 

"LA FABRIQUE DE l'IMAGE" est une activité de Pollen Scop - siret : 439 076 563 000 48

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